Si il on ne doit retenir qu’une seule voie à l’aiguille de Blaitière, ça serait sans doute Fidel Fiasco, magnifique envolée granitique signée M. Piola et PA. Steiner en juillet 1984. Dès que j’ai commencé à grimper en granite, cette voie me semblait comme un passage obligé, bien qu’elle m’a longtemps paru inaccessible.
Pour m’accompagner dans cette aventure, j’ai demandé à Ben Auvray, un travailleur accro que j’ai rencontré dans les bennes du personnel de l’Aiguille du Midi. Nous n’avions jamais grimpé ensemble, mais j’ai tout de suite eu confiance en lui, sachant qu’il avait déjà une solide expérience en montagne.

Après l’approche et la remonté du socle, on attaque directement par une longueur majeur, un 6b+ dans une fissure évasée, très soutenue à froid !

A la fin de la longueur, Ben un peu éprouvé par son manque d’entrainement en granite, me glisse qu’il serait mieux que je reste devant. Et c »est avec plaisir que je m’y colle !

Après la quatrième longueur, le crux en 6c+ de la partie basse, j’ai le droit a la photo classique de la voie, sur fond d’aiguille du Plan.

Après une belle fissure en 6b, on arrive sur une longueur de transition sur la vire médiane, qui nous emmène au pied de la tour Jaune.

L7 est une belle fissure à main pleine dalle en 6b, avec un pas difficile au départ..


L8 est un magnifique dièdre en 6a, bien aérien… une longueur absolument magnifique !

Ici juste avant le crux en dalle de L9, un 6c en dalle qui avec seulement 5 points a la réputation d’être très obligatoire… Il faut savoir louvoyer un peu pour trouver son chemin !

Ici Ben à la sortie de la neuvième longueur…

L’avant dernière était pour moi le crux de la voie. Un 6c+ raide et aérien, soutenu en fissure. J’ai vidé le rack de Friends dans dur, et je me suis retrouvé à devoir faire les dix derniers mètres en 6b jusqu’au relais sans pouvoir poser de protection…. Grand moment de solitude avant d’enfin clipper le relais !
La dernière longueur en 6a en fissure paraissait débonnaire, en y allant la fleur au fusil j’ai bien failli rater l’enchainement…

Au sommet, le smile est au rendez vous !
Au final je suis particulièrement content d’avoir pu enchainer toutes les longueurs, avec de superbes sensation de grimpe… à refaire !

Nous partons ensuite pour les douze rappels, dans une ambiance nuageuse, mystique, à faire perdre les repaires…
On arrivera finalement en bas en fin d’après midi, avec la certitude de rater la dernière benne. Pas grave, on descendra à pied avec la sensation du travail bien fait !