Traversée des Grandes Jorasses, une des plus belles courses d’arête des Alpes? Peut être pas, mais certainement la plus belle pour moi à ce jour…
Petite pensée à Edward Whymper, Michel Croz et Cie, qui, le 24 Juin 1865 ont réalisé la première des Grandes Jorasses par le versant sud (notre voie de descente) à la journée depuis Courmayeur !. Whymper avait pour seul but de repérer la meilleure voie pour atteindre le sommet de l’Aiguille Verte… Une fois arrivé au sommet de la pointe Whymper (4184m), et déçu par la mauvaise visibilité, il ne juge pas opportun d’aller au sommet de la pointe Walker (4208m) pourtant seulement quelques mètres plus haut et véritable sommet des Jorasses ! Il faudra attendre encore 3 ans avant la légitime première par l’anglais Horace Walker.
5 jours plus tard, le 29 juin 1865, Whymper sera le premier homme à se tenir au sommet de l’Aiguille Verte, sommet emblématique de la vallée de Chamonix, par le couloir qui portera son nom. Sans oublier que toutes les liaisons se faisaient à pieds !
Quand a nous, on est peut être des Bisounours à côté de ces Personnages, mais on est tout de même très satisfait de notre petite aventure… Aiguille de Rochefort (4001m), Dôme de Rochefort (4015m), Bivouac Canzio, Pointe Young (3996m), Pointe Marguerita (4065m), Pointe Elena (4045m), Pointe Croz (4110m), pointe Whymper (4184m), Pointe Walker (4208m)… Un beau parcours pour atteindre le sommet de ces mythiques Grandes Jorasses!
On attaque notre voyage par l’Aiguille du Midi et le Panoramic… On aurait préféré partir de Courmayeur, mais il y avait le Tunel et le Skyway à payer !
Après une montée par la voie normale de la Dent du Géant, on attaque par la mythique arête de Rochefort, avec l’iconique corniche-sérac présent sur toutes les photos.

Malheureusement on aura pas le temps de faire la dent du Géant, trop de monde.

Après un magnifique parcours sur le fil du rasoir, on aperçoit le mixte de la monté à l’Aiguille de Rochefort, le premier 4000 de la traversée.



Après l’Aiguille, place au Dôme.


Sommet du Dôme de Rochefort, deuxième 4000.

On Continue par une traversée assez éfilée pour rejoindre le bivouac Canzio.


Après une bonne série de rappels, désaxés et difficile à gérer avec le vent, on se retrouve finalement au col des grandes Jorasses et au niveau du bivouac Canzio

Coucher de Soleil de qualité !

La nuit fut très froide, et la météo attendue le lendemain bien différente que celle annoncée. Le vent était censé baisser, il a redoublé d’intensité !
Après avoir décalé plusieurs fois le réveil, on parti finalement aux alentours de 5h30 dans les longueurs de la Pointe Young.

On se retrouve donc dans le lenticulaire, pour le plaisir de nos yeux mais pas vraiment pour nous faciliter la tâche !

En arrivant au sommet de la pointe Young, on s’est vraiment posé la question de la suite. Les Suisses qui étaient avec nous au bivouac on choisis de faire demi-tour, mais aucun de nous n’avait envie de buter !
On avait théoriquement fait le crux technique de la traversée, et la descente réchappe sous le bivouac Canzio ne nous donnait pas envie. On se sent bien, c’est décidé, on continue !

Bonne nouvelle, côté italien en face Sud, on est totalement à l’abri du vent qui souffle fort sur l’arrête. Il fait presque chaud ! cela nous motive donc a continuer.
Après avoir passé la couverture abandonnée, nous partons dans la petite goulotte qui mène à la pointe Marguerite.


Après être passé par le sommet de la Pointe Marguerite dans un vent tempêtueux, on part dans la descente en désescalade très éfilée.

Montée à la pointe Hélène..

Une fois la pointe Elena passée, on repart dans un terrain bien plus facile, ou il est possible d’accélérer un peu la cadence.

si jamais vous aviez un doute quant au fait qu’il y avait du vent…

Passage par la Pointe Croz, direction la pointe Whymper.

Depuis le sommet de la pointe Whymper, on voit enfin tout proche le sommet de la pointe Walker, le sommet principal..

Dernière vue plongeante sur la face Nord avant le sommet.

On arrive enfin au sommet, après 9h de traversée…
14H45 au sommet des jorasses… On est un peu à la bourre ! on est partit pour la deuxième partie de la journée, à savoir la descente. De manière unanime, on peut dire que c’est la descente la plus longue du massif, et ce jour là dans des conditions toujours pas optimum, mais bon, ça fera l’affaire !
Votre commentaire