Je n’avais jamais été à l’Aiguille du peigne, mais j’avais par contre une idée bien fixée concernant la ligne que je voulais emprunter pour atteindre le sommet.
L’attaque se fera en direct par la voie Le Ticket, Le carré, Le Rond et La Lune, qui est sans doute la voie la plus réputée des dalles du Peigne. Je me rappelle le parcours de l’arrête des papillons avec mon père, où il me montrait ces dalles et me citait des noms de voies qui me paraissaient inaccessible..
L’escalade a la réputation d’être assez engagée dans cette voie, surtout en dalle. je n’ai pas trouvé cela particulièrement marquant, mais je me sentais très bien dans mon escalade. Et avec un peu de marge, ce petit engagement devient plutôt très excitant !
Ce jour là les sensations étaient au rendez vous, et Ben ne chaumait pas non plus en second ! Résultat : 2H tout pile pour faire le ticket.. pas pire !
On se dirige ensuite vers la deuxième partie de notre itinéraire. L’éperon NW du Peigne, Mazard/Rébuffat. Changement de style complet : de la voie moderne évidente, on passe sur un itinéraire historique, typé montagne. Une attaque par forcément rassurante, pas de relais en place, bref du terrain d’aventure !
plus on monte plus l’escalade est belle, on arrive enfin sur le splitter en 6c, magnifique fissure à main pleine dalle… Magique !
Pour finir notre enchainement nous partons dans la mythique fissure Lépiney… La fleur au fusil, c’est bon on a fait tout le dur ! Depuis ce jour là j’ai appris à me méfier des fissures historiques…
Mauvaise lecture de topo, je cherche à sortir tout droit au lieu de traverser au niveau du spit, c’est dur et expo, désescalade un peu tendue avant de retourner dans la bonne ligne… pour me retrouver avec un mauvaise gestion du tirage. En fin de longueur, je dois tirer a deux bras la corde pour pouvoir avancer. Bonheur !!
Mais finalement on sort au sommet du Peigne, sommet mythique et magnifique..
Loic Thivierge - Guide de Haute Montagne 
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