Si proche de la benne de l’Aiguille du Midi, l’aiguille des Pélerins est un sommet que j’ai pu observer sous toutes ses coutures, mais que je n’ai toujours pas été visiter… En ce beau créneau anticyclonique, je contacte l’ami Théo Charbonnel pour passer deux jours dans les aiguilles de Chamonix et ainsi y remédier !
Au programme, arête Grütter aux Pélerins & Pilier Cordier aux Grands Charmoz, avec une nuit au refuge du Plan de l’Aiguille.
Nous nous retrouvons devant l’Aiguille pour la première benne… en réalité la 4ème, il y a bien du monde. Pas grave, on est pas pressé, on a réservé le refuge, mais il faudrait pas louper la soupe !
Après 45 min d’approche, nous arrivons au pied de l’attaque, facilement repérable, à gauche d’un raide mur de dalles grises, au point le plus bas de l’éperon. Pour la version classique, il faut monter par le couloir des Pélerins
Nous avons pris le tracé sur photo sur camp to camp qui est très précis. Pas de matériel en place dans le début de l’itinéraire, jusqu’à une cheminée caractéristique, pas commode du tout !
Ça renfougne, pas le choix, il faut enlever le sac ! Bien content de trouver quelques pitons bien placés pour ne pas se faire peur.
Le tout a l’air bien plus commode vue du dessus…
Peu de temps après, nous en avons fini avec la première tour, le soleil pointe tout juste le bout de son nez…
Pour la suite, nous avons uniquement un descriptif texte de l’itinéraire que nous ne suivons pas vraiment. le terrain n’est pas très exigeant, nous laissons plus de place au feeling pour avancer plutôt de se prendre la tête sur le topo.
l’itinéraire logique nous ramène en direction du couloir, nous faisons le choix de monter un peu plus directement quitte à nous rajouter quelques petites difficultés supplémentaires !
La grimpe est belle, le rocher très bon… On se fait plaisir !
Après quelques pérégrinations, nous nous retrouvons directement au sommet de la troisième tour, où après une petite traversée sur l’arête s’effectue la jonction avec l’itinéraire classique.
Nous nous retrouvons devant le bastion sommital, composé d’une douzaine de petites longueurs. Mais comme nous sommes beaucoup trop forts et puristes, nous décidons de prendre une variante plus grimpante et directe. (FAUX).
Notez bien, nous attaquons à gauche du névé caractéristique, alors qu’il faut attaquer à sa droite. nous partons sur 3 grandes longueurs plus proches du 6a que du 5 annoncé.
La grimpe est belle malgré tout, et nous finissons par rejoindre la voie classique au niveau de la grande traversée à gauche. Tant qu’on pouvait passer, autant continuer, il y avait des traces de passage et nous étions proche du fil de l’arête. Pas de stress.
On arrive ensuite sur la plus belle partie l’arête, ce pourquoi nous sommes venus. C’est effilé, grandiose.
Nous arrvons au sommet d’un gendarme plat carractéristique, duquel on descends par un pas d’allonge (bien gazeux) pendu à un vieux piton. Bonheur !
deux belles longueurs sur le fil nous ramènent au sommet de la belle aiguille des Pélerins.
Vue du Sommet, je peigne est tout petit !
Bien heureux de découvrir les aiguilles de Chamonix sous un nouvel angle…
La descente s’effectue par la voie Normal, et déroule bien. C’est facile, logique et sans rappels. Quelques Kerns bien placés confirment le chemin à prendre.
Nous rejoignons rapidement le couloir de descente, en neige molle, avalé en une poignée de minutes !
Deux heures après le sommet, nous sommes déjà au refuge à déguster une bonne bière, au soleil couchant…
Merci Théo pour la belle journée et ta motivation !
Loic Thivierge - Guide de Haute Montagne 