Début Juin 2020, les conditions en montagne sont très bonnes. Beaucoup de neige en haut, bon regel & peu de monde. L’occasion parfaite pour aller visiter les classiques du massif du Mont Blanc !
Après la sortie à l’éperon Migot au chardonnet , quand le copain Loic Chamel m’envoie un message pour une sortie à la Verte, je n’hésites pas longtemps. Aucun de nous deux n’avaient fait le sommet, ça commençait à faire tâche ! Je lui propose donc en premier lieu l’arête du Jardin, magnifique itinéraire qui mène au sommet de la Verte en passant par l’Aiguille du jardin, le Col Armand Charlet, et la Grande Rocheuse.
Malheureusement nous arrivions à la fin de la belle période anticyclonique, et la dépression qui faisait son chemin laissait présager une certaine instabilité du temps pour le jour de l’ascension. L’arête du jardin étant tout de même un itinéraire long et engagé, sans réel échappatoire, on s’est rabattu sur un objectif plus raisonnable : Le classique couloir Whymper.

On profite du train du Montenvers pour gagner un peu de dénivelé, et direction le refuge du Couvercle en milieu de journée. Le nouveau refuge étant fermé, ça sera dans l’ancien en mode bivouac. Comme nous sommes encore en période de déconfinement, le bivouac en montagne est interdit, donc on la passera assis à attendre l’heure de départ, à se donner mutuellement des baffes pour ne pas dormir !
Le couloir Whymper est la voie normale de l’aiguille verte, mais reste néanmoins une entreprise sérieuse, qui pose pas mal de contraintes. Le couloir est plein Est, et chauffe dès les premières heures du jour. c’est un véritable entonnoir à coulées & autres chutes de pierre. C’est pourquoi un départ (très) matinal est de rigueur. Le réveil sonne à 1h, départ un peu avant 2h.
On fait toute l’approche dans la nuit noire, avec un regel très moyen. heureusement, il y avait déjà une trace ! On arrive à la rimaye un peu avant 4h du matin, qui passe très bien par la droite. on rattrape petit à petit la cordée qui nous précède, partit 1h avant, le guide Patrick Pessi et son client. une fois passé le petit couloir d’accès en conditions mixte, on décide d’un commun accord de monter sans la corde, les conditions étant excellentes dans le couloir. les première lueurs du jour a près de 4000m d’altitude nous offrent un spectacle de qualité.




Les premières lueurs du jour nous gratifient d’un spectacle magnifique..


Vers environ 6h, nous arrivons au col de la Grande rocheuse et prenons pied sur l’arrête sommitale, parfait timing avec la « golden hour ».


Après quelques photos et une petite pause, nous nous remettons en route pour le Sommet que nous atteindrons une quinzaine de minutes plus tard.

Il n’y fait pas froid, pas de vent. On savoure l’instant et nous passerons près de de 45 minutes au sommet.


Il faut se résigner à descendre, et ce jusqu’à Chamonix.. 3200m de dénivelé.. Aie ! c’est partit pour les rappels… longs, très longs. Pas toujours bien placés, pas toujours rassurants. Moyennant un bonne technique de cramponnage, il est beaucoup plus rapide de descendre en désescalade. Résultat, avec les cordes qui s’emmellent,/ se coincent, on mettra plus de temps à descendre le couloir en rappel qu’à monter !

Enfin en bas du couloir, on observera quelques instants plus tard une coulée balayer le couloir principal. L’avalanche est restée dans la goulotte centrale, mais on comprends bien pourquoi il ne faut pas entreprendre la descente de ce couloir trop tard dans la journée…

Enfin de retour sur le glacier, on rejoint rapidement le couloir dans la soupe, et on entame la descente intégrale jusqu’à chamonix… 8 heures après le sommet, on retrouvera enfin la vallée, avec en prime la réouverture des bars de la vallée le même jour… Santé !