Rares sont les occasions de skier en haute montagne en cet hiver de Covid… Avec l’ouverture temporaire du Skyway, nous sautons sur l’occasion avec Baptiste Galli et Loïc Chamel pour aller tenter à moindre effort un projet qui nous tient à coeur : skier la Verte par son itinéraire historique, le couloir Whymper.

En guise de mise en bouche nous skions une belle vallée noire dans des conditions optimales…

… Avant de remettre les peaux pour rejoindre le Refuge du Couvercle.

L’objectif est en vue, et un premier doute s’installe : le couloir de sortie n’a pas l’air d’être en bonnes conditions… Après notre ascension du couloir Whymper avec Loic Chamel le printemps précédent, nous sommes bien au fait que c’est la difficulté principale de cette descente à ski.

A l’arrivée au refuge, nous retrouvons Jules Berger et sa copine Lucie, qui on le même projet que nous… ainsi que deux autres groupes de skieurs. Les Voyants passent clairement au rouge pour ma part, et je n’ai plus du tout envie d’aller mettre les spatules dans ce couloir.
Cerise sur le gâteau, nous voyons deux skieurs arriver du couloir whymper à une heure tardive. On voit à l’oeil nu leurs virages dans la neige trop revenue, qui ressemblent plutôt à des conversions à la descente… le couloir est massacré. Ils nous confirment que le couloir de sortie est inskiable.

Néanmoins nous sommes privilégiés de passer la nuit dans ce refuge bien loin des problèmes de la vallée, et la montagne est grande et regorge d’autres descentes d’ampleur.

J’essaie de persuader mes deux collègues de rennoncer au Whymper, qui sont tiraillés entre l’envie de skier ce couloir historique et les points négatifs cités précédemment.
Décision est prise d’attendre le reveil matinal pour prendre une décision. Qui pour ma part est déjà toute pliée.

Au réveil nous somme témoins d’une scène assez étrange par une des cordées partant vers le whymper, que je passerait sous silence ici, ce qui nous dégoute définitivement d’aller dans le même couloir que ces derniers.
On décide donc de décaler le réveil, et de se diriger vers la face sud des Courtes et son Couloir Sud de l’Aiguille Croulante, qui me faisait de l’oeil depuis la déscente de son voisin le Couloir Angélique il y a quelques années.
Un deuxième réveil et un petit déjeuner plus tard, nous profitons du lever du jour, seuls dans l’immense bassin de Talèfre.

Nous recevons un coup de Fil de Jules Berger, qui est finalement partit pour la verte en Solo, et qui renonça dans le couloir d’attaque pour cause de conditions exécrables. Nous lui proposons de venir nous rejoindre mais il avait visiblement bien plus envie de retrouver Lucie pour aller prendre un petit déjeuner en ville..

Alors que les premiers rayons de soleil chatouillent le sommet des courtes, nous commençons à remonter le couloir de l’Aiguille Croulante.

Le bas du couloir est très goulotté, mais il est large, et nous auront largement de quoi skier d’un côté et de l’autre de la goulotte. Sans surprise nous sommes seuls dans le secteur pour notre plus grand bonheur.

aux alentours de 11h00 nous passons enfin au soleil. Nous commençons à nous rendre compte du penchant SW de l’orientation S de ce couloir, qui est dans la partie basse encore complètement à l’ombre, et en conditions carrelage.

Nous remontons dans la raide contrepente rive gauche du couloir, ce qui nous permet de repérer visuellement le cheminement dans le couloir prinipal, peu garni en neige sur sa partie sommitale.
Néanmoins un sérieux doute s’installe sur la qualité de la neige pour la descente. Un petit vent de sud souffle, ce qui empêche la neige de décailler. Comme un petit air de déjà dans cette face sud des Courtes au Couloir Angélique !


Aux alentours de 13h30 nous comprenons qu’il ne servira à rien d’attendre plus longtemps, le vent forcit et le froids commence à se faire sentir. Nous décidons d’entamer la descente en mode « pente raide », sur une neige encore complètement béton. Bien content d’avoir fait les carres avant de partir, et petite pensée à ceux qui sont dans le Whymper, avec ce petit vent météo non prévu qui n’as pas dû les épargner non plus !

Baptiste s’élance le premier et claque les premiers beaux virages sur le carrelage. le Ton est donné.


Plus bas la neige est toujours aussi béton, mais nous assure tout de même une bonne accroche des carres.
Des Lignes de fuite incroyable se profile, et le cheminement en S du couloir qui nous cache sa sortie nous font prendre conscience de l’engagement de la descente, ou chaque virage doit être murement réfléchi et ne laisse aucune place à l’erreur.

Avec Loic nous déscendons sur la retenue, pendant que Baptiste (on fire) nous claque des virage d’école les uns après les autres avec une aisance déconcertante.

Places aux clichés carte-postale ! Malgré la neige dure nous nous régalons, et somme bien content de notre décision de ne pas aller à la verte quelques heure au paravent.


Un plus bas le couloir est maintenant entièrement au soleil, mais ne décaille pas pour autant. Le vent de sud continue à souffler, alors que nous pensions l’avoir bien revenu !
La pente y est un peu moins raide, et les marques prise dans la partie haute beaucoup plus exposée du couloir nous permettent d’enchainer un peu plus les virages !

Ce ne sera que dans les 100 derniers mètres que la neige sera bonne, tant pis ! On aura passer un super moment en montagne.

Nous rejoignons notre dépose de matos et n’avons plus qu’à nous laisser glisser sur le glacier de Talèfre, avec la satisfaction de la belle course…


Merci les copains pour ces deux belles journées en montagne !

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